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Channel: BNS – Infoméduse

Revue de presse européenne: « Les Suisses dévaluent le franc »

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La Banque centrale suisse a annoncé mardi 6 septembre protéger le franc d’une nouvelle appréciation de son cours. Par l’achat massif de devises, elle veut éviter de descendre sous le taux de change de 1,20 francs pour un euro. Les commentateurs y voient une mesure positive pour apaiser les marchés, qui pourrait toutefois avoir aussi des conséquences néfastes. Lire la revue de presse d’Eurotopics.


A-t-on enterré trop tôt l’affaire Hildebrand?

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A-t-on enterré trop tôt ce qu’il convient d’appeler désormais l’affaire Hildebrand? Avec deux H, serait-on tenté de dire? En effet, après les soupçons qui ont pesé sur l’épouse, les accusations de délit d’initié se reportent sur le président de la BNS, en personne.

Le lanceur d’alerte ayant été Christoph Blocher, la première réaction de nombreux observateurs a été de penser à un règlement de comptes. L’antipathie que le leader UDC nourrit à l’égard de Philipp Hildebrand n’est un secret pour personne. La BNS s’est d’ailleurs empressée de démentir en présentant un «certificat de bonnes mœurs» cautionné par le Conseil fédéral.

Mais on pouvait aussi se dire que l’accusation était tellement grave qu’elle n’aurait pas pu être émise sans de solides arguments. De fait, la «Weltwoche» annonce qu’elle  publiera de «nouveaux détails» sur l’affaire dans son édition de jeudi 5 janvier 2012. Dans son édition en ligne du 4 janvier, l’hebdomadaire calme les appétits en révélant que Philipp Hildebrand aurait acheté et vendu des euros puis des dollars plusieurs fois entre les mois de mars et d’octobre 2011.

En mars, une opération en devises aurait porté à elle seule sur une somme de 1,1 millions de francs. A mi-août, soit trois semaines avant l’annonce par la  BNS de mesures pour lutter contre la spéculation sur le franc, deux transactions auraient porté au total sur un demi-million de dollars.

La «Weltwoche» précise  également que l’employé de la banque Sarasin aurait alerté l’UDC en étant parfaitement conscient qu’il violait le secret bancaire. La même personne  aurait déposé plainte contre M. Hildebrand pour délit d’initié. Cet employé a été licencié.

Le premier événement majeur de cette année 2012 viendrait-il de Suisse? Toujours est-il que la nouvelle fait désormais la Une de la presse économique internationale. Des titres anglo-saxons comme le «Financial Times» ou le «Huffington Post» ne manquent pas de relever que l’affaire pourrait décrédibiliser les tentatives menées par la BNS pour contrer la spéculation monétaire. Les mêmes commentateurs rappellent ironiquement certaines déclarations de M. Hildebrand quand ce dernier n’était pas encore à la tête de l’institut d’émission. Il prônait alors une transparence accrue et stigmatisait la spéculation aux fins d’enrichissement personnel.

De leur côté, plusieurs politiciens ont appelé le Conseil fédéral à prendre position de manière plus ferme au vu des dernières révélations. L’année commence en fanfare pour la ministre des Finances, Evelyne Widmer-Schlumpf.

Finances publiques, nouvelle tuile

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Le régime de la douche écossaise auquel le contribuable suisse se voit soumis en ce début d’année connaît un regain d’intensité cette semaine avec la révélation d’une nouvelle tuile, la moins-value de 2 milliards qu’aurait enregistrée la caisse fédérale en 2014.

PAR CHRISTIAN CAMPICHE

Cette contre-performance inattendue chamboule complètement les plans financiers des prochaines années.

Digne d’un bulletin d’avalanches est la chronologie des annonces depuis quelques mois. En octobre dernier, la Confédération prévoit encore un surplus d’un demi-milliard au budget 2015. En décembre, l’excédent tombe à 400 millions. Le 9 janvier, la BNS annonce qu’un bénéfice de 38 milliards résultera de l’exercice 2014. Les cantons se frottent les mains. Quatre jours plus tard, la BNS lâche le cours plancher. Le sol se dérobe soudain sous les pas des grands argentiers. L’incertitude ne concerne pas seulement les retours que les collectivités attendent traditionnellement de l’institut d’émission. Comme en 2013, mais cette fois confrontée à l’effondrement de la valeur de ses réserves en devises, la BNS pourrait renoncer au versement d’un dividende en 2015. L’inquiétude dérive aussi de la santé financière de la Confédération à laquelle les cantons sont liés par une communauté de destin.

L’année électorale promet d’être chaude. Quelles dépenses feront les frais du retour de manivelle? Déjà, les prévisions vont bon train. A gauche, on vise l’armée, à droite l’initiative prévoyant de défiscaliser les allocations familiales. Plus ennuyeux pour la compétitivité lémanique serait l’abandon de la réforme de l’imposition des entreprises qui prévoit un taux unique abaissé, subventionné par la Confédération.

A côté, ils apparaissent bien futiles et chers, les projets muséaux rêvés par les édiles culturels genevois et vaudois!

Chronique parue dans GHI du 11 février 2015.

Actionnariat de la BNS, un poids-lourd de la Ruhr

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A qui appartient la Banque nationale?

PAR CHRISTIAN CAMPICHE

La récente envolée en bourse de l’action BNS a braqué un projecteur sur les actionnaires principaux de la banque centrale helvétique. En tête, figure la Banque cantonale de Berne avec 6,63% des actions. Mais cette personne morale est talonnée par une personne physique qui ne cesse de prendre du poids depuis son «coming out» en 2009. Theo Siegert détenait alors moins de 5% des actions. Aujourd’hui, il en possède 6,49%, ce qui vaut à cet économiste allemand de devancer confortablement les banques cantonales de Zurich, Vaud et Saint-Gall.

Qui est Theo Siegert? Né en 1947 à Düsseldorf, dans l’industrielle Ruhr, ce fils de commerçant débute par un apprentissage de banquier et finit par exercer une fonction dirigeante au sein de la holding qui contrôle le géant allemand du commerce de détail Metro. En 1997, il obtient un poste de professeur de management à l’Université de Munich. Il siège surtout au conseil d’administration du pharmacien Merck, de l’électricien E.ON et de la Deutsche Bank, ténors de l’indice boursier allemand. Accessoirement, il exerce la vice-présidence de l’Industrie-Club Düsseldorf, un réseau d’influence centenaire noyauté par les familles Krupp et Thyssen.

Que le peuple se rassure: une clause statutaire plafonne le droit de vote pour tout possesseur de titre figurant hors du cercle des collectivités publiques. Avec 6500 actions, soit un investissement de quelque 6 millions de francs dans la BNS, M. Siegert n’a pas plus d’influence qu’un détenteur de 100 actions.

Un drôle de système, quand même, que la BNS partagerait notamment avec la banque centrale de… Saint-Marin. Sacrée Suisse, elle nous épatera toujours avec ses particularismes!

Chronique parue dans GHI du 15-16 avril 2015.

Yuan, dollar… et léman

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Indifférent au krach boursier chinois et aux soubresauts de la deuxième économie mondiale, le yuan ne manque pas une occasion de s’affirmer face à son principal antagoniste, le dollar.

PAR CHRISTIAN CAMPICHE

La nouvelle guerre froide lui rend un service éminent puisque, dit-on, la Chine paie désormais ses importations de pétrole russe aussi en yuan. Signe supplémentaire de cet état de grâce, la Banque cantonale de Genève offre à sa clientèle la possibilité d’ouvrir des comptes en yuan. Encore unique en Suisse, cette proposition entend permettre aux investisseurs, «confrontés aux taux négatifs suisses et à la volatilité de l’euro, de se diversifier et d’accompagner la probable émergence planétaire de la devise chinoise», explique l’établissement genevois.

La BNS en prendra-t-elle de la graine, elle qui a augmenté de manière importante ses réserves en dollars au cours des derniers mois? La pièce qui se joue actuellement sur le grand échiquier monétaire ne peut être dissociée des stratégies militaires et de l’intense compétition qui oppose les Etats-Unis à la Chine, plaçant l’Union européenne en situation d’observateur partisan. En octroyant son soutien au traité transatlantique, la semaine dernière, le parlement européen a donné un signe qui ne trompe pas.
D’ici l’an prochain, il faudra s’attendre à un nouveau rééquilibrage des relations internationales. Face à cet axe Washington-Bruxelles renforcé, la Suisse n’a pas beaucoup de marge de manœuvre.

Ainsi vont les monnaies, au gré des humeurs des peuples et des événements qui échappent parfois à ces derniers. Quand, le 18 septembre prochain, sera lancé le léman, une monnaie destinée à redonner du tonus au tissu local, la population du grand Genève aura l’occasion de taquiner très directement cette constante historique.

Chronique parue dans GHI du 15 juillet 2015.

La BNS, un pion au service des Etats-Unis?

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Le franc suisse poursuit sa tendance baissière face à l’euro et s’approche du fameux taux-plancher de 1,20.

PAR LILIANE HELD-KHAWAM

Les observateurs qui ont été conditionnés à ramener toute leur analyse de la politique monétaire suisse à ce taux de conversion s’en réjouissent.

Ce genre d’analyse est certainement confortable par sa simplicité. La réalité est plus complexe que de simples points à mesurer dans le temps. Elle est surtout dérangeante par le sentiment tenace que la BNS ment au public pour avoir les coudées franches.

Il est de plus en plus évident que la BNS est instrumentalisée pour servir les intérêts des entités Nord-américaine et européenne dans leur course à la suprématie financière mondiale.

Pour cela, la BNS dépense sans compter. Son bilan explose. Il est toujours plus chargé d’actifs toxiques difficiles à vendre qu’elle achète au prix fort, ce qui contribue à les maintenir à des valeurs artificielles et surfaites.
 La BNS continue à acheter massivement des devises (euro et US dollar) investies principalement dans les dettes publiques vouées tôt ou tard à un défaut de paiement.

Nous voyons sur le tableau précédent que les emplettes de la BNS ont crû d’environ 48 milliards de dollars entre le 2ème trimestre de 2014 et celui de 2015. Selon le convertisseur du jour, cela revient à 47 milliards de francs suisses.
 De manière légèrement inférieure, la BNS a accru son bilan de 40 milliards d’euros durant la même année. Cela équivaut à 43.5 milliards de francs actuels.

Ainsi, la BNS a favorisé les Etats-Unis dans ses choix aussi bien au niveau de l’achat de leur devise, des actions de Wall Street mais aussi de la dette publique.

Les trois directeurs tout-puissants de la BNS devraient expliquer en quoi les investissements massifs dans la monnaie américaine affaibliraient le franc suisse face à l’euro. En quoi cette politique expansionniste atlantiste participe à stabiliser les prix alors que la déflation qui est en train d’entraîner le pays vers la récession n’est ni abordée, ni traitée?

Non, nous ne pouvons nous satisfaire d’un ratio euro/franc suisse favorable. De même que nous ferions preuve de faiblesse intellectuelle de penser qu’en achetant massivement des dollars, la BNS participerait à affaiblir l’euro…
 La raison de la politique américaniste de la BNS est à chercher ailleurs. Il serait envisageable qu’elle soit en train de participer à compenser les ventes du premier créancier des Etats-Unis: la Chine.
 En effet, selon zerohedge la Chine aurait vendu pour 180 milliards d’obligations américaines sans que cela ne suscite l’intérêt des médias…

Et voici ce que Bloomberg rapportait: «La Chine a réduit son portefeuille d’obligations américaines ce mois afin d’obtenir les dollars nécessaires pour soutenir le yuan suite à la dévaluation choc d’il y a 2 semaines, d’après des personnes familières avec le dossier.
 Ces transactions ont eu lieu via la Chine elle-même ainsi que via des agents en Belgique et en Suisse, a déclaré l’une de ces personnes qui ont souhaité conserver l’anonymat vu que l’information est confidentielle.»

Ces transactions, auxquelles il est fait référence, se font sur sol suisse et forcément via la fameuse BNS. La Suisse avec le très long bras de la BNS est au cœur des leviers financiers mondiaux. Ses éventuelles prises de positions en faveur des Etats-Unis face à la Chine peuvent à elles seules expliquer la présence d’une antenne BNS à Singapour. Notons en passant que depuis la création de cette dernière en 2012, nous n’avons vu ou entendu aucun commentaire.

(…) Nous nous réjouissons de voir les motifs que pourrait invoquer la BNS pour maintenir les taux d’intérêts négatifs quand le ratio euro-franc suisse aura atteint 1,20. Elle n’aura plus alors d’excuses pour ponctionner l’épargne et les retraites. Il lui faudra trouver d’autres sources de financement ou annoncer plus clairement la confiscation des épargnes.

Dans ce contexte de prise de position dans une guerre monétaire planétaire des questions s’imposent. Que fait la BNS dans cette galère? Qui lui a donné mandat pour batailler au profit de puissances étrangères avec l’argent du public? Comment nos trois directeurs de la BNS expliquent-ils ce soutien massif à l’administration américaine sans aucune contrepartie au peuple ou à l’économie suisse?

Il est évident que la BNS est instrumentalisée par l’étranger pour soutenir les politiques financières des uns et des autres passant largement au-dessus des institutions publiques, des intérêts de la Suisse, de ses citoyens, de leur pouvoir d’achat.
 Cet argent qui coule à flot dans un flux continu en direction de l’étranger se fait contre les intérêts de l’économie réelle, des réels propriétaires de ces finances et avec la garantie de leurs gains futurs.

L’article complet sur le blog de Liliane Held-Khawam.

BNS, inflation pour les uns et déflation pour les autres

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La BNS vient de publier son bulletin trimestriel 2015 relatif à la politique monétaire suisse.

PAR LILIANE HELD-KHAWAM

Ce document nous offre quelques données-clés de l’économie et de la finance suisses, mais aussi des informations relatives à l’économie mondiale. Il présente en complément des résultats d’enquêtes réalisées auprès d’entreprises ainsi que quelques tendances conjoncturelles.

Nous pouvons toutefois regretter que les commentaires qui accompagnent ces statistiques n’abordent pas véritablement le thème de la déflation et de ce qui peut en découler à savoir une récession destructrice d’emplois.

La BNS a fait exploser la taille de son bilan particulièrement à travers une croissance impressionnante d’une rubrique intitulée « comptes de virement ». Il s’agit de comptes courants que détiennent les banques et certains instituts financiers auprès de la BNS. Ce compte, tout comme les billets en circulation, entre dans le calcul de la monnaie centrale.

Il existe toutefois une différence de taille entre les deux. Les billets partent dans les canaux de distribution locaux contrairement aux comptes de virement dont bénéficient les institutions financières.

Les billets et autres numéraires sont une véritable source d’inflation alors que la création de masse monétaire par les comptes de virement ne profite qu’au système de la haute finance. Le processus serait même une cause majeure de déflation.

(…)

Nous observons donc une hyperinflation au niveau de la bourse qui flambe de manière irrationnelle et inexplicable d’une part et d’autre part, une déflation voire une récession dans l’économie réelle.

L’article complet sur le blog de Liliane Held-Khawam.

Suivre est décidément ce que la BNS fait de mieux

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Un article des « Echos » souligne que «la nouvelle phase de la politique de soutien de la Banque centrale européenne incite ses homologues – comme la Banque nationale suisse  – à suivre son exemple sous peine d’effets secondaires néfastes (hausse de leur devise par rapport à l’euro…).»

PAR LILIANE HELD-KHAWAM

La réalité est que la BNS s’est méchamment enferrée dans la galère de la zone euro, des dettes publiques abyssales de ses Etats-membres, du surendettement de ses banques et de la fragilité de sa monnaie. La descente en enfer que nous avions annoncée dès septembre 2011 est bien entamée.

Le peuple suisse doit se préparer à payer pour la stratégie de cette banque qui est à 100% perdante pour la Suisse mais 100% gagnante pour l’étranger. Si la liste des doléances est longue, on se satisfera ici de garantir un point. Le peuple suisse va devoir tôt ou tard renflouer cette banque. Il le fait déjà par les taux d’intérêts négatifs qui servent à financer le flux opérationnel de cette entreprise.

Il reste toutefois deux futures mesures potentielles: la première serait une injonction pure et simple de recapitalisation à laquelle le Conseil fédéral qui brille par son laisser-faire pourrait répondre favorablement en justifiant de son impuissance. N’oublions pas que la ministre des finances actuelle était jusqu’à fin 2007 vice-présidente de la BNS. Elle est aussi largement impliquée dans tout ce que la BNS prend comme décision puisque c’est grâce à son interprétation très large de la Constitution qu’elle laisse la bride sur le cou de la direction de la Banque Centrale.

La deuxième mesure passerait par une confiscation de l’épargne des citoyens mais surtout des caisses de retraite. La thèse de ce blog est que le financement du bilan de la BNS se fait par les dépôts des suisses qui seraient les garants des achats compulsifs.

Le temps confirmera ou infirmera nos hypothèses. On peut juste espérer que le jour J où la direction de la BNS se présenterait devant le peuple et ses représentants, ceux-ci sauront exiger des comptes et sanctionner s’il y a lieu ceux qui les auraient trahis.

Notons enfin que la «com» de la BNS a changé. On ne ment plus avec le vieil archétype du franc suisse fort mais on ose annoncer une stratégie qui consiste à «suivre» la BCE, pour justifier le soutien suicidaire à un marché hors de tout contrôle… Suivre est décidément ce que la direction actuelle de la BNS fait de mieux!

Lire l’article des « Echos » sur le blog de Liliane Held-Khawam.


Et si l’hélicoptère monétaire faisait tomber de l’argent du ciel?

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Depuis 2008, l’hélicoptère monétaire survole nos banques et nos Etats. Fera-t-il tomber du ciel de l’argent sans contrepartie aussi pour tous les citoyens?

PAR ALDO SCHORNO

Depuis huit ans, nos banques centrales pratiquent la politique d’assouplissement monétaire (quantitative easing). A ce jour, elle ne produit pas les effets escomptés, sensés nous sortir de la crise systémique: l’inflation et la croissance économique. Son seul résultat tangible est la flambée boursière et le maintien en l’état du système financier, qui reste organisé surtout en faveur des banques.

Cette politique consiste pour la banque centrale à créer de la monnaie électronique destinée à racheter dans le marché des emprunts d’état. La Fed l’a pratiqué à grande échelle de 2008 à 2015 et continue à le faire de façon officieuse. La BCE injecte depuis 2014 chaque mois 60 milliards d’euros dans le marché sous cette forme. Le but est toujours de renforcer l’effet de la politique traditionnelle des taux d’intérêt directeurs bas pour relancer durablement la machine économique en augmentant la masse monétaire. La théorie veut que l’augmentation de la masse monétaire suffise en soi pour assurer la croissance en stimulant le crédit bancaire et donc l’investissement et la consommation.

Force est de constater que le système bancaire ne peut ou ne veut plus jouer le rôle attendu de courroie de transmission entre la politique monétaire de la banque centrale et l’économie. L’argent créé par les banques centrales reste dans les coffres des banques (sous forme de réserves déposées auprès de ces mêmes banques centrales) ou alimente leurs opérations pour compte propre dans les marchés financiers. D’où le recours à des taux d’intérêts négatifs sur ces réserves en Europe (par la BCE et la BNS) et au Japon, recours qui ne semble pas non plus apte à nous sortir de l’impasse.

La métaphore de l’hélicoptère monétaire, due à Milton Friedman, désigne l’idée d’augmenter la masse monétaire par de l’argent gratuit et sans contrepartie mis à disposition de tous les agents économiques pour soutenir la croissance. En fait, l’hélicoptère monétaire arrose bel et bien de sa manne le système bancaire et les Etats depuis huit ans déjà. Il peut opérer en trois variantes de base.

La première variante est en cours: la banque centrale rachète aux investisseurs des emprunts d’Etat avec de l’argent électronique qu’elle a créé. Grâce à l’argent provenant de ces ventes, les investisseurs peuvent acheter de nouveaux emprunts d’Etat. La banque centrale finance donc indirectement la dette de l’Etat. Cette variante avantage en premier lieu les investisseurs et le système bancaire.

Dans la deuxième variante, la banque centrale pourrait acheter directement des emprunts de l’Etat d’une durée illimitée, mais sans lui payer un intérêt. Elle financerait directement sa dette. Ici, les citoyens sont au moins indirectement plus avantagés que dans la variante en cours.

Dans une troisième variante, la banque centrale pourrait renoncer au remboursement des emprunts d’Etat qu’elle détient déjà – très largement notamment aux Etats-Unis (19%), mais aussi en Europe et au Japon – et détruire ces papiers-valeurs sans contrepartie. Elle ferait alors cadeau de cet argent à l’Etat et donc à tous les contribuables et citoyens. Ils seraient bien les premiers bénéficiaires de cette variante. Les deux dernières variantes sont de toute évidence bien plus prometteuses économiquement et équitables socialement que la première.

Une quatrième variante de l’hélicoptère monétaire mérite également d’être considérée: la distribution directe d’argent gratuit aux citoyens. Pourquoi ne pas envisager la distribution par la banque centrale d’une somme d’argent significative unique ou fixe pendant une certaine période? Voire l’octroi d’un crédit de très longue durée et sans intérêts à tous les ménages et les petites entreprises familiales? Il y a fort à parier que la hausse de la masse monétaire par cette variante produirait bien plus sûrement une reprise économique que les expériences en cours. Cela sans parler de l’effet correctif bienvenu sur l’inégalité croissante des revenus et des richesses.

Lu ailleurs – La BNS mine le deuxième pilier

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